LE PARLEMENT EUROPÉEN VEUT POURSUIVRE LE SACCAGE DE BRUXELLES. LES BRUXELLOIS DISENT NON.
Réalisé en 1934-35 par l’architecte suisse de renommée internationale Michel Polak [1], l’ancien institut dentaire George Eastman est implanté dans le site du parc Léopold aujourd’hui classé et situé au cœur du quartier européen. Les associations signataires [2] ne sont pas opposées à l’installation d’une Maison de l’histoire européenne dans le parc Léopold. Elles contestent cependant un projet de façadisme, qui ajoute en outre un tiers de volumétrie et qui se développe dans un contexte général de dérégulation du corpus réglementaire bruxellois en matière d’aménagement du territoire et de préservation du patrimoine. Le projet présenté de l’installation de la Maison de l’histoire européenne dans les murs augustes de l’Institut Eastman n’est pas respectueuse du contexte patrimonial et paysager remarquable dans lequel il est proposé de l’insérer avec brutalité et démesure.
Le Parlement européen a conclu en 2008 un bail emphytéotique de 99 ans avec la Ville de Bruxelles afin de pouvoir disposer de l’ancien institut dentaire George Eastman qu’il occupait depuis de nombreuses années en tant que locataire. En 2009, un concours international d’architecture a été lancé afin d’installer la Maison de l’histoire européenne dans ce bâtiment remarquable. Après avoir choisi le projet du bureau d’architecture Chaix et Morel, le Parlement a demandé un permis d’urbanisme (en cours d’instruction.) Ce projet, s’il devait se réaliser tel quel, dénaturerait de manière irrémédiable autant la cohérence paysagère du site classé que la composition harmonieuse de l’œuvre de Michel Polak. Les associations signataires estiment qu’il s’agit d’une atteinte d’autant plus grave aux principes qui protègent le patrimoine européen qu’elle émane des autorités publiques locales et internationales censées les garantir.
Elles avaient également mis en évidence, lors de la Commission de concertation en juin 2012, la non-conformité du projet avec le Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) qui affecte la cour intérieure en zone d’espace vert. La réalisation du projet nécessite donc une modification partielle de ce plan afin de pouvoir doubler (de 6.373 m2 à 11.605m•) la superficie du bâtiment actuel en construisant dans la cour intérieure. Actuellement, tout est mis en œuvre à la Région pour résoudre aux forceps et de manière soi-disant « exceptionnelle » cette contradiction qui aurait été, à elle seule, opposable à tout projet autre que celui du Parlement européen. Le projet d’arrêté modifiant le PRAS pour cause d’utilité publique a été inscrit in extremis le 18 septembre à l’ordre du jour de la Commission Régionale de Développement (CRD) [3].
Le projet muséal doit s’adapter au bâtiment Eastman et non l’inverse
Un patrimoine saccagé « pour cause d’utilité publique »
Le projet rompt l’harmonie de l’œuvre de Michel Polak, il ne le “magnifie“ en aucun cas
Les incidences sur l’environnement ne peuvent être minimisées quand il s’agit de déclasser une zone d’espace vert dans un parc classé…
Comment se situe la Maison de l’histoire par rapport aux autres projets de Musées de l’Europe ?
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