Un chat mort gît aux pieds du dinosaure de béton. Un jeune homme traverse la rue, il porte un bouquet de fleurs jaunes. Une odeur de poisson "d’Agadir" flotte sur une forêt de panneaux de sens unique. Je grimpe la pente de la chaussée de Wavre, une plaie pour les cyclistes.
Il semble que les riverains sont parvenus à faire entendre certaines de leurs revendications depuis le début chaotique des travaux de renouvellement du pont (cfr la rubrique "Le pont de la chaussée de Wavre") quand l’arbre à voeux tremblait pour sa vie, quand le chantier ne connaissait pas de frontière, quand les camions, perdus dans d’étroites ruelles, emboutissaient des voitures, et quand la poussette d’Oscar n’en pouvait plus d’escalader les trottoirs.
Le périmètre du chantier d’Infrabel est désormais clairement délimité, l’arbre bien entouré, mais le mail du Parlement est aussi inaccessible que l’un de ses fonctionnaires répondant au joli nom d’Edouard*, et les piétons perdus, se retrouvent au milieu de la rue. J’ajouterai que je trouve le sens unique, permis aux cyclistes (dont je suis), fort étroit. Et Roger vous expliquera dans un prochain article, que les camions continuent de faire du surplace dans les impasses.
Et c’est parti pour 20 mois de travaux et de bouchons rue du Trône. Après le Parlement et sa dalle, le pont. L’épicier du coin, dont la porte d’entrée ouvre sur les travaux, me dit "souffrir terriblement", tandis que la communauté La Viale située un peu plus haut ne doit plus s’entendre prier. Heureusement que ses membres peuvent se réfugier dans leur hameau en Lozère, ou au quartier Gallet, dans les Ardennes. Des lieux splendides et sereins que j’ai visités quand j’étais jeune et catholique.
*cfr. les précédentes aventures d’Ariane.