Trois verres de bière, deux pleins à moitié, un vide.
Une table carrée dans le fond d’un café.
Un cendrier, sept mégots.
Un paquet de cigarettes, vide, éventré,
Un amas de cigarettes.
Deux hommes, deux débris d’amour.
Il, mon voisin, pleure.
Deux coulées de lave transparentes sur ses joues rondelettes.
Je le connais, une amitié de bar nous unit.
Je ris.
Mon rire est un pleur sourd ,
emprisonné.
Deux hommes, deux débris d’amour.
Nos coeurs s’étreignent, pensant à une musique,
la salsa.
Salsa d’amour, de mélancolie, de tristesse.
Salsa d’amours débridés.
Un ventilateur, quatre spots.
Une table toujours carrée.
Un éclairage cruel sur nos tristesses.
Un avenir, un seul
Une salsa d’amour à venir
Une salsa de Cali.