Georges Debunne a été pendant des années "notre Georges" pour des milliers de militants de la FGTB et des générations de travailleurs. Il a également été au cours des dernières années de sa vie un habitant de notre quartier, qui revenait à son métier d’instituteur au travers des babillages des enfants de l’école primaire du Lycée Jacqmain qu’il pouvait observer de son appartement. Comme fondateur et président de la Confédération Européenne des Syndicats, il était encore au fait et un aiguillon pour des parlementaires membres des Commissions du Parlement Européen dont il apercevait le dôme au soleil couchant.
Son regard était à hauteur des frondaisons du Parc Léopold. Cher Georges, notre quartier peut te dédier deux strophes d’un poème de Serge Meurant, écrit en son temps comme si c’était pour toi qui a été le porte-parole de la force tranquille du mouvement ouvrier :
Un arbre t’accompagne
refuge et houle de lumière
son mouvement immobile t’apaise
Frères anonymes comme feuilles
votre silence parle pour vous
lorsque se lèvent vos regards
A Uccle, ce 25 septembre, tu as quitté tes camarades en leur faisant entendre la Symphonie du Nouveau Monde d’Antonin Dvorak, comme mouvement pour un monde meilleur. Ceux qui t’avaient entouré le 2 mai 2008 à la Maison des 8 Heures pour ton nonantième anniversaire étaient là, et t’ont levé le poing de l’Internationale, le poing gauche, celui du coeur.