« Des travaux qui commencent mal » (1) avait dénoncé un article publié ce vendredi 8 février sur le blog des ponts. Dans l’intervalle, le vendredi 8 février, l’entreprise Verbraeken a continué la mise en place de son chantier de transfert de canalisations pour compte de Sibelga (ex-Electrabel) et de Vivaqua (nouveau nom commercial de l’IBDE, càd l’intercommunale bruxelloise de distribution d’eau). Elle a réparé certaines de ses erreurs précédentes. Les piétons ne sont plus mis en danger. Un passage leur est maintenant clairement ménagé. Le nom de l’entreprise est affiché, de même que le numéro de téléphone à appeler en cas de pépin. Il vaut mieux utiliser le 0496 59 29 00, qui est celui du chef de chantier, plutôt que le 03/766 23 00 (aux heures de bureau uniquement).
Bref, le service d’inspection de travaux de Sibelga est intervenu efficacement et les principales erreurs réparées. Nous en tirons une leçon. Tout maître d’ouvrage qui envoie une entreprise sur le pont ne peut le faire sans exiger au préalable, avant tout acte :
1) de sécuriser les passages piétons, c à d de les protéger par des palissades fixes ;
2) d’identifier le nom de l’entreprise qui intervient et d’indiquer ses coordonnées ;
3) d’indiquer le n° de téléphone accessible 24h/24 du coordinateur de sécurité et/ou du responsable du chantier
4) de prévoir d’avance de clôturer le lieu d’entreposage des matériaux et des engins de chantier.
Bref, des travaux qui commencent mal, certes, mais une intervention efficace du maître d’ouvrage, et une réparation rapide de l’entreprise Verbraeken. Cette entreprise quitte le chantier ce mercredi 13 février, finalement sans gros pépin, du moins nous l’espérons.
Nous en venons au fameux rébus circulatoire. Pour comprendre, on se référera à la page 9 de la présentation Infrabel du 31 janvier qui indique les sens de circulation de la phase 1 des travaux.
Ce matin du dimanche 10 février, une entreprise sous-traitante de la police de la circulation de la commune d’Ixelles est intervenue pour apposer de multiples panneaux de circulation et peindre des marques au sol. Ces interdictions vont affecter notre vie au quotidien pendant 20 mois. Nous publions 3 photos qui interpelleront directement les habitants. Les signalisations routières en question ont certes pour vocation de faciliter les travaux. Mais elles ne devraient pas pourrir la vie des riverains, ni mettre celle-ci en danger. Jugez-en plutôt.
Une interdiction anodine de stationnement (Photo)
Ce panneau est anodin et n’a l’air de rien. Il interdit le stationnement dans la rue à hauteur du n°10 jusqu’au n°2 à partir du 10 février. Jusqu’à quand ?
En réalité, ce que la Commune d’Ixelles ne dit pas franchement aux habitants, c’est que l’usage de la rue par les riverains n’est que précaire, et toujours révocable. Ils peuvent en être privés de manière discrétionnaire, au profit des entreprises qui ont un permis de bâtir légitime dans les alentours, càd sur le pont. On ne se pose pas la question des coûts cachés de la reconstruction du pont, càd ceux qu’Infrabel et les sociétés concessionnaires externalisent au détriment des riverains.
Surtout, ce que la direction de la circulation de la police d’Ixelles (Inspecteur principal Peeters tel 02/515.71.11) ne se pose pas comme question, c’est celle des alternatives. Dès lors, elle prend des décisions sur ce que la police gouverne facilement, c à d la voirie, et sans devoir négocier. Elle retire donc (trop) facilement les emplacements de stationnement des riverains.
Il y a pourtant des alternatives. Nous vous laissons la découvrir dans la « photo témoin » publiée dans l’article du 3 février dans la rubrique « Le pont, les ponts » du blog. Etudiez cette photo aérienne. Découvrez par vous-même la solution évidente, mise en œuvre jusqu’en 2006 pour les véhicules du grand chantier voisin, celui de la SEL, toujours gouverné par l’accord-cadre AQL-SEL du 30 juin 1988….
La morale de l’histoire est que pendant 20 ans, la SEL avait à construire 300.000 m² de bâtiments pour le Parlement, c à d autre chose qu’un pont SNCB. Et elle l’a fait en assurant préventivement la sécurité des riverains et en prévenant les nuisances notamment en matière de stationnement de ses engins de chantier, des véhicules des ouvriers de ses entreprises sous-traitantes… Tout cela est réglé par l’article 3 de l’accord-cadre.
Avec Infrabel, et ses entreprises sous-traitantes, nous n’avons pas (encore) d’accord-cadre. Le seul document qui fait foi c’est la présentation Powerpoint d’Infrabel du 31 janvier. Voir à ce sujet l’article « L’information fournie aux riverains »
« Des panneaux routiers, en veux-tu, en voilà » Photo n°2
La police de la circulation d’Ixelles a-t-elle bien étudié les problèmes résultant de la phase 1 (cfr page 9 du document Infrabel – attaché à l’article « L’information fournie aux riverains le 31 janvier par Infrabel » ? Il ne nous semble pas. En tout cas, l’intervention du dimanche 10 février en matière de panneaux routiers et de peinture au sol aboutit à des impossibilités pratiques.
Par exemple : Vous circulez rue Vautier en venant du Musée des Sciences Naturelles. Vous arrivez au bas de la rue. Vous n’avez pas le droit de stationner (à partir du 10/02)
de tourner à droite
de tourner à gauche (ligne jaune continue)
d’aller tout droit chaussée de Wavre (sens interdit)
Que faites-vous ? Réponse : vous rejouez le sketch de Raymond Devos sur le sens giratoire…
Le 31 janvier, devant plusieurs dizaines de riverains, le bourgmestre W. Decourty a pourtant répondu à la question que « oui, la circulation dans la rue Vautier devra être maintenue dans les deux sens pendant toute la durée des travaux ». W. Decourty a également affirmé que « l’interdiction de la rue Vautier aux véhicules de +3,5T sera stricte et mise en œuvre avec une rigueur absolue vu la fragilité des égouts de la rue ». Certes, mais le vendredi 8 février un gros camion à grappin de l’entreprise Verbraeken, sous-traitante de Sibelga, manœuvre dans la rue Vautier, et bloque celle-ci pendant près d’une heure. Ce camion de gros gabarit n’a certes pas crevé l’égout. Mais en tout cas, il a mis en danger l’Arbre à Vœux des habitants qui a échappé de peu au grappin. Dalles et matériaux de la NV Verbraeken ont été déposés sur le petit triangle de l’arbre.
L’Arbre à vœux des habitants Photo n°3
« Le 17e JONC » , c’est le jardin ouvert et insuffisamment clôturé au bas de la rue Vautier. En mars 2006, l’Arbre à Vœux des Habitants » a coûté près de 2.300 Euros, dont 1.300 Euros de cotisations directes des riverains (cfr le compte bancaire de l’Arbre géré par Ph. Smets) et 1.000 € d’intervention de la caisse de l’AQL. Cet arbre est en danger et les habitants ne le laisseront pas abattre par un coup maladroit de grue.
Certes, le jardin minéral, et végétal, n’est pas clôturé. En particulier, la rambarde de sécurité du triangle, qui protège d’une chute vers la chaussée de Wavre en contrebas n’a pas été rehaussée, ni le petit escalier droit enlevé. Son espace n’a pas été rempli de terre comme prévu, permettant d’implanter 3 arbres supplémentaires et de compléter le rideau boisé qui agrémente aussi bien la chaussée de Wavre que la rue Vautier. Le triangle en question (minéral et Arbre des habitants) est de la responsabilité du Muséum qui en est propriétaire. Manifestement, entre la Régie des Bâtiments, administration fédérale qui gère le territoire du Muséum, d’une part et Beliris, autre administration fédérale qui gère les travaux publics sur le territoire de Bruxelles, il est difficile de faire passer les messages, pour des travaux « mineurs ». La facture de mise en ordre n’est en effet que de quelques dizaines de milliers d’Euros et pas de quelques millions…
Par rapport à une situation dangereuse pour l’Arbre des Habitants que la photo n°3 démontre à suffisance, les propriétaires des 16 « joncs » de la rue Vautier se sont parlés ce week-end et proposent trois interventions urgentes :
1) Saisir dès ce lundi Mme Roggemans, Déléguée au Développement du Quartier Européen de ce problème de jardin inachevé (il y a tout de même un aspect sécurité) et lui demander son intercession pour (r)établir la communication entre Beliris et Régie des Bâtiments.
2) Se cotiser entre habitants pour acheter des tiges de bambous de 2 mètres et les planter dès lundi ou mardi. Il s’agira de marquer symboliquement le territoire de « l’Arbre à Vœux des habitants », et d’indiquer visuellement que ce territoire est protégé. Il ne s’agit en aucune manière d’un espace « déchets » disponible de manière commode pour l’entreprise Verbraeken. De plus, on pourrait en profiter pour y implanter des plants de Keria, comme dans le « Jardin de Marie et de Carolina » (cfr rubrique « La rue Vautier » dans le blog)
3) Sensibiliser ce dimanche l’entreprise Verbraeken pour qu’elle veille à protéger l’Arbre des Habitants et retire ses dalles et autres matériaux de chantier de l’espace vital de l’arbre. Cela a été fait et nous sommes persuadés que cette entreprise veillera sur l’arbre pendant les 3 jours où elle opérera encore en février 2008. Après tout, cet arbre est aussi celui de Zoé.